Un critique littéraire a un jour publié un commentaire au sujet de Louis Émond où il déclarait que « Notre littérature nationale a besoin de son immense talent ». La semaine suivante, il a dû publier les éclaircissements que voici :

Louis Émond n'est pas Louis Émond
« Votre texte sur le roman Le manuscrit publié aux Intouchables m'a valu, dimanche dernier, de très nombreux téléphones de félicitations. On m'a porté aux nues, cher mon-sieur. On m'a louangé, encensé, sanctifié presque », nous écrit Louis Émond.

Alors, quoi?
« Malheureusement, je fus forcé chaque fois de décevoir un peu ces parents et amis en leur avouant, gêné, que je n'étais pas le Louis Émond qui avait mérité les éloges de M. Martel et qui s'était vu attribuer pour son livre le score plus qu'appréciable de quatre étoiles et demie. »

Louis Émond n'est donc pas Louis Émond.
Le signataire de cette lettre a écrit plusieurs romans jeunesse, parus aux Éditions Pierre Tisseyre et chez Soulières éditeur. Ses proches l'ont soupçonné d'avoir écrit Le manuscrit « en secret, comme on arrête de fumer : sans en parler, par crainte de l'échec ».

« Mes salutations amicales, cher M. Martel, et sachez que je me procurerai bientôt ce roman qui m'a l'air bien bon. Après sa lecture, peut-être déciderai-je de me l'autodédicacer, qui sait? »

Si le Louis Émond sans Manuscrit écrit un jour un roman pour adultes, un pseudonyme devrait éviter toute confusion. Louis Hémon, par exemple.